Si les rites de purification par immersion totale ou partielle dans l’eau traversent la plupart des religions et des cultures (que l’on songe aux ablutions des musulmans), la notion de baptême s’enracine dans les textes grecs du Nouveau Testament (partie proprement chrétienne de la Bible). Le mot vient de batisma en grec, lui-même descendant du verbe baptein qui signifie plonger ou immerger, dont il semble que l’on trouve déjà trace dans les textes du philosophe Platon (IVème siècle Av J.C).
Les rites de purification par l’eau prescrits dans l’Ancien Testament
De nombreux rites de purification par l’eau étaient déjà prescrits dans l’Ancien Testament (Les Nombres 19, 7 à 22). Ces purifications physiques symbolisaient des purifications morales et spirituelles. Une fois guéris, les lépreux devaient être purifiés par l’eau avant d’être réintégrés dans leur communauté, il fallait se laver de son impureté après avoir été en contact avec un cadavre, les prêtres devaient se purifier avant de s’approcher de l’autel du Temple, et de même tout juif souhaitant se rendre au mont du Temple, les femmes à la suite de leurs menstrues, etc. Ces rites permettaient, soit de réintégrer sa communauté après avoir été souillé, soit de passer d’un monde profane à un monde sacré. Aussi étaient-ils régulièrement pratiqués.
Les baptêmes d’eau de Jean le Précurseur
Le passage vers ce qui deviendra le baptême chrétien eut lieu dans le fleuve Jourdain, dans le désert de Judée. Jean dit le Baptiste, y baptisait tous les pêcheurs qui le souhaitaient. Ces derniers étaient immergés dans l’eau en confessant leurs péchés et en ressortaient repentis et purifiés de leur ancienne vie. Ce bain rituel qui reprenait les traditions juives de purification par l’eau en différait cependant sur deux points essentiels : il était ouvert à tous et n’était pratiqué qu’une fois, comme ce sera le cas du baptême chrétien qui suivra.
Jean baptise Jésus : le baptême d’eau devient baptême d’Esprit
Jean le Baptiste ne cessait d’affirmer que s’il baptisait d’eau, un autre viendrait après lui, qui baptiserait « dans l’Esprit Saint et le feu » (Matthieu 3, 11). Dès que Jésus apparut au bord du Jourdain, Jean y reconnut cet autre. Et, à peine l’avait-il baptisé, qu’il vit « l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui », et qu’une voix venant, elle aussi, des cieux, dit : « Celui-ci est mon fils bien aimé, celui en qui j’ai mis mon bon plaisir » (Matthieu 3, 16 et 17).
Origine du baptême chrétien
Pour de très nombreux Pères de l’Église, c’est dans cet évènement que s’est institué, pour les chrétiens, le sacrement du baptême. Touchée par le Christ, l’eau baptismale est sanctifiante et, à son contact, le baptisé reçoit l’Esprit Saint et devient un enfant de Dieu. On retrouve cette idée quand Jésus explique à Nicodème que pour entrer dans le royaume de Dieu, il ne faut pas seulement naître d’eau, mais aussi d’Esprit.
Si le baptême constitue le rite d’entrée dans la communauté chrétienne, le Nouveau Testament ne mentionne nulle part comment il doit s’opérer concrètement (par immersion complète, par aspersion ?). Outre qu’il a tout de suite été accompagné d’une imposition des mains (parce qu’on ne se baptise pas soi-même), d’autres éléments se sont agrégés au rite de l’eau, et sa destinée n’a pas été la même selon les différentes communautés chrétiennes (catholique, protestante, etc.).
Ilia Consolo, auteur de L’enseignement de la Crèche (CLC éditions)